La RSE, d’une démarche volontaire vers une obligation implicite
La RSE est souvent décrite comme une démarche volontaire, mais cette caractérisation mérite d'être nuancée.
À l'origine, la RSE s'inscrit en effet dans une logique volontaire. Les entreprises choisissent de mettre en place des initiatives et des politiques qui vont au-delà des exigences légales pour intégrer des préoccupations sociales, environnementales et sociétales dans leurs activités. Cela peut inclure des actions en faveur du développement durable, de la diversité et de l'inclusion, des pratiques commerciales éthiques, ou encore des engagements envers les communautés locales.
Cependant depuis une dizaine d’années, le contexte législatif français et européen tend à de plus en plus d’obligations règlementaires auxquelles sont désormais contraintes un nombre croissant d’organisations (reporting extra-financier, bilan carbone, taxonomie, …). Ces organisations, qui peuvent être publiques, privées ou encore des organismes financiers vont à leur tour interroger voire imposer à leur écosystème de s’engager en RSE afin de garantir un bon niveau de responsabilité tout au long de la chaîne de valeur. Cela peut prendre la forme d’un simple questionnaire, à l’obligation d’afficher un label RSE ou une médaille sur une base ISO 26000 ou Ecovadis.
Ainsi, définir sa feuille de route stratégique et déployer une démarche RSE avant l’arrivée de contraintes fortes permet de se préparer dans de bonnes conditions, selon son propre calendrier et bien souvent de bénéficier d’aides pour accompagner une partie de sa démarche.
La RSE reste fondamentalement volontaire, mais cette dimension volontaire est de plus en plus encadrée et orientée par des attentes sociétales, des réglementations et des impératifs économiques. Les entreprises qui n'y adhèrent pas peuvent se retrouver pénalisées, ce qui transforme progressivement la RSE en une quasi-obligation.
Quels intérêts à adopter une stratégie RSE ?
Pour l’entreprise définir une stratégie RSE pertinente va permettre :
- Une meilleure gestion des risques, une entreprise engagée en RSE est mieux préparée pour anticiper et gérer les risques liés aux questions sociales et environnementales.
- Se différencier de ses concurrents, attirant ainsi des clients et des investisseurs.
- Une amélioration de la réputation et de l’image de marque pour les consommateurs qui sont de plus en plus sensibles aux questions éthiques et environnementales.
- De travailler sa marque employeur avec des employés plus enclins à travailler pour une entreprise qui partage leurs valeurs, améliorer la satisfaction et la fidélité des employés, réduisant ainsi le turnover.
- Les pratiques durables telles que l'efficacité énergétique ou l’éco-conception peuvent aussi conduire à diminuer les coûts opérationnels.
Pour la société et les parties prenantes de l’entreprise, les bénéfices de la mise en place d’une stratégie RSE sont notamment :
- Améliorer les conditions de travail de ses collaborateurs, l’inclusion et la diversité.
- Attirer des apporteurs de capitaux qui peuvent investir en toute confiance dans des entreprises qui maîtrisent les risques sociaux et environnementaux, ce qui peut conduire à des performances financières plus stables à long terme.
- Soutenir de bonnes conditions de vie pour les communautés locales par des initiatives de développement, de formation et de soutien.
- Protéger l’environnement, la biodiversité et la santé des citoyens en œuvrant à la réduction des externalités négatives des activités de l’entreprise comme la pollution, les émissions de GES ou la pression sur les ressources naturelles.
- Offrir aux clients des produits et services durables, aux fournisseurs des relations commerciales équitables et éthiques.
- Promouvoir l’éthique dans les affaires, afin de réduire la corruption et les inégalités tout au long de la chaîne de valeur.
Transformer sa stratégie RSE en plan d’action concret et opérationnel
La mise en œuvre d'une stratégie RSE commence par un engagement fort de la direction de l'entreprise. Cet engagement est essentiel pour légitimer la démarche et garantir que la RSE soit intégrée dans la culture de l'entreprise et soutenue par des ressources humaines et matérielles appropriées à son déploiement.
1/ Evaluer ses pratiques actuelles : diagnostiquer :
Il est nécessaire de réaliser un diagnostic des pratiques actuelles au sein de l'entreprise afin d'identifier les points forts et les domaines d'amélioration via un audit interne, l’identification et le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise afin d’obtenir un retour d’information complet. Sont considérées comme partie prenante tout groupe d'individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par l’activité de l’entreprise. Leur implication peut prendre la forme de consultations, de partenariats et de collaborations.
2/ Fixer des objectifs clairs et mesurables : définir sa stratégie :
Sur la base de l'évaluation initiale, l'entreprise va définir des engagements RSE clairs qui vont permettre de structurer les futures actions et de mesurer les progrès réalisés. Ils doivent être SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis), alignés sur la vision et la mission de l'entreprise et priorisés en fonction de l’importance des enjeux RSE et de leur faisabilité, ce que l’on nomme la matrice de matérialité.
3/ Elaborer son plan d’action :
Un plan d'action détaillé doit être élaboré pour atteindre les objectifs (ou KPI) fixés. Ce plan doit inclure des initiatives spécifiques, des responsabilités claires, des ressources allouées et un calendrier de mise en œuvre.
4/ Suivre et évaluer ses actions :
Il s’agit de mettre en place des systèmes de management pour mesurer régulièrement les progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés. Il est conseillé également d’élaborer des rapports périodiques sur les performances RSE ou ESG, qui sont de plus en plus demandés pour des référencements auprès de grands comptes ou dans les marchés publics. Il est possible également d’effectuer des audits internes et externes pour vérifier l'efficacité et la conformité des actions RSE aux engagements/objectifs fixés (exemple : bilan carbone recalculé chaque année avec des objectifs chiffrés de baisse d’émissions de gaz à effet de serre).
5/ Valoriser ses actions :
Mettre en valeur les succès et les impacts positifs de la stratégie RSE dans les communications de l'entreprise tant auprès des parties prenantes internes qu’externes ou du grand public.
6/ Amélioration continue
Ne pas hésiter à revoir régulièrement sa stratégie RSE en fonction des retours d’expérience, des évolutions réglementaires et des attentes des parties prenantes.
Chez RSE Inside, nous coconstruisons toujours le stratégie RSE de nos clients avec eux et nous préconisons le recueil des avis des parties prenantes internes (collaborateurs) et externes (clients, fournisseurs, financeurs…) le plus tôt possible afin de l’enrichir. Les nombreuses expériences de nos consultants, dans tout type d’entreprises de tous secteurs, nous permet d’avoir une profondeur importante dans l’élaboration des stratégies proposées. Enfin, ne tombez pas dans le piège suivant : mettre en place beaucoup de bonnes pratiques dans tous les thèmes de la RSE ne fait pas une stratégie RSE. En effet, de la stratégie découle les bonnes pratiques et non l’inverse…